Solidarité avec Marc Giacone qui avait grimé Albert de Monaco en clown, sur son blog «Monaco Politic Circus». Mal lui en a pris : son site internet a été fermé, il a perdu son job d’organiste à la Chapelle des Carmes, et il risque 6 mois de prison ferme et 1500 euros d’amende, d’après le réquisitoire du tribunal correctionnel de Monaco. Même sans aller en geôle, on peut légitimement s’interroger sur ce courroux royal contre un monégasque potache, qui en dilettante adaptait l’âme de «Charlie Hebdo» au bleu azuréen du Rocher.
Il faut bien que cela arrive pendant que Nicolas est en vacances aux USA, aussi. Lui qui a soutenu Charlie Hebdo lors du procès des caricatures, ne pourra que se sentir concerné par le cas de Marc Giacone. La France de Nicolas ne peut laisser punir de la sorte un si modeste crime de lèse-majesté ? Bien entendu, ça passera après la réunion d’urgence sur les pédophiles récidivistes de lundi prochain, mais c’est sûr que l’omniprésident en touchera deux mots à Jean-Paul Proust, ancien Préfet de police de Paris qui est devenu ministre d’Etat de Monaco. JP Proust qui représente la France sur le Rocher du paradis fiscal le plus proche de l’hexagone. Cet homme d’état de droits qui a pu se sentir offusquer qu’on insinue, sur ce même « Monaco Politic Circus », qu’il participasse à des « ballets de couleur pastel », ne pourra pas ne pas se souvenir que la liberté d’expression est dans l’essence de la Constitution française qu’il représente.
Que fait Kouchner ? Faut il envoyer Cécilia pour charmer ce chef clown séducteur, pardon, son Altesse Sérénissime Albert II, et le convaincre que dans un espace démocratique comme la France et l’Europe, auquel la Principauté est attaché, un blogueur ne peut être puni pour un simple nez rouge.
Sinon, comment être crédible face Mohammed VI au Maroc, qui est pris d’un accès d’affaires de censure. Ok, Le Maroc n’est pas Monaco, et son attachement à l’Union Européenne est plus lointain. Mais tout de même, comment avec l’offense au Roi réprimée, ne pas décrypter un signe d’autorité pour enlever des voix aux intégristes qui font campagne pour les prochaines législatives, sur le laxisme du régime de M6.