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Le Nouveau Centre, après avoir renoncé à faire modifier la loi sur le financement public des partis politiques pour toucher un peu de grisbi, a trouvé une solution plus discrète. Un accord passé avec le  parti polynésien, le Fetia Api (autonomistes), qui permettra au parti fondé par des anciens de l'UDF ralliés à l’omniprésident pour torpiller le MoDem, de bénéficier du financement public.

 

Le Nouveau Centre, parti créé ex nihilo entre les présidentielles et les législatives, avait pour commencer présenté des candidats fantoches (chauffeurs, secrétaires, assistants, …) dans nombre de circonscriptions pour tenter de dépasser les 50 candidats qui obtiendraient 1% des suffrages, sésame de l’aide publique. Comme l’électeur ne s’est pas laissé berner par la manœuvre, le NC a vainement tenté le passage par l’Assemblée Nationale, et quelques uns de ses députés appuyés par ceux de l’UMP ont déposé le 17 octobre dernier une proposition de loi « relative au pluralisme et à l’indépendance des partis politiques ».

 

Tordre la loi et ses principes quand on y contrevient, pour bénéficier du financement public, c’est cynique et mesquin mais la fin justifie les moyens. Au Nouveau Centre, on n’en est pas à une forfaiture morale près. Sauf que la ficelle était un peu grosse, et que la majorité a fini par renoncer à modifier en catimini la loi n°88-227 du 11 mars 1988 relative à la transparence financière de la vie politique. Bayrou avait réussi à réveiller les socialistes, l’UMP a reculé.

 

 

Exit la voie législative, vive la voie de la combine pour taper dans le trésor. Le Parti du ministre de la Défense a opportunément découvert les charmes d’une "convention de financement" avec un parti ultramarin. L’outre-mer - faudra que je fasse un papier sur cette France d’ailleurs - offre de multiples avantages et pas seulement pour la défiscalisation. Pour le financement de la vie politique, c’est aussi avantageux. La République est généreuse… Ainsi, le NC devrait, en s'alliant au Fetia Api qui bénéficie des règles moins contraignantes de l'Outre-mer, toucher près d’un million d’euros par an de la part de l’Etat.

 

Pour ce parti qui ne pouvait obtenir aucun subside de l'État, faute d'avoir atteint aux législatives le seuil suffisant, c’est un accord sensationnel. Il laissera une enveloppe de quelques dizaines de milliers d’euros au Fetia Api en échange, et pourra augmenter son train de vie avec son grisbi bien à lui (payé par nous tous), pour ne plus faire la manche auprès de l’UMP. Maître Eloas résume assez bien la situation : « le ministre de la Défense fait cause commune avec un parti promouvant le relâchement des liens avec une partie du territoire de la République pour toucher entre 800.000 et 1,3 millions d'euros, et en reverse 20.000 à ce part ». La bonne nouvelle, c’est qu’avec ces milliers d’euros, le Fetia Api pourra se payer un site internet. ;-)

 

 

Est-on vraiment sorti de l’ère Chirac, où le financement de la vie politique s’est illustré par le trafic d’influence ? Les hommes politiques n’ont-ils pas compris et intégré, que le citoyen du 21ème siècle exigeait transparence et moralité pour le fonctionnement de ses outils démocratiques ? D’aucuns me répondront qu’au contraire du système Chirac/RPR, tout le montage financier du NC satellite de l’UMP avec Tahiti est légal. Sauf que c’est tout aussi immoral. La moralité pèse peu en politique … Rupture ?

 

Doit-on basculer dans le camp des abstentionnistes ? Doit-on continuer de combattre au nom de valeurs qui se désincarnent en real politique ? De quelle manière pour être efficace ?

 

Au nouveau centre, on a la fortune ultramarine discrète, comme si on avait un peu honte. Sur le site internet du parti, le seul article sur l’accord vital avec Fetia Api est un commentaire de François Sauvadet président du groupe NC à l’Assemblée : "Il a bien fallu que l'on trouve une solution". La fin justifie les moyens. Fermez le banc, il n’y a rien à ajouter !

 

Tag(s) : #Politique
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