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Perte de 3 milliards d’euros pour le Fonds de Réserve des Retraites

 

C’est le Canard Enchainé qui a une nouvelle fois levé un beau lièvre. "Une gamelle en Bourse de 3 milliards pour la cagnotte des retraités" titrait cette semaine le journal palmipède, en annonçant un recul de 10% des actifs du Fonds de Réserve des Retraites (FRR), passés en trois mois de 34,5 milliards à 31,4 milliards d'euros. Pour une perte qui n’égale certes pas celle qu’un seul trader aurait générée à la Société Générale (5 milliards), on pourra s’étonner que l’aréopage d’énarques aux manettes de ce fonds n’ait pas les honneurs de la presse. 3 milliards d’euros, c’est une somme rondelette, surtout  qu’elle concerne les retraités appelés à travailler plus longtemps pour l’équilibre financier du système. Et bien, les médias français restent étonnement muets. Une dépêche AFP, un article des Echos, quelques lignes ici ou là, la couverture médiatique de cet abîme financier est d’une extrême discrétion. Pas d’ouverture du JT en fanfare, les experts de la caisse des dépôts responsables de ce trou de 3 milliards, peuvent continuer de vivre dans l’anonymat.

 

Je m’interroge sur cette discrétion. Comment ce fonds de réserve, sensé pourvoir à partir de 2020 aux besoins de financement du régime de retraite des salariés du privé, peut-il perdre 10 % de sa valeur sans que cela ne fasse les gros titres des journaux ? A qui profite le crime de ce silence feutré, alors que doit s’ouvrir dans quelques semaines le "rendez-vous sur les retraites" ? A ceux qui voudraient  mettre la main sur le grisbi ? A ceux qui défendent  le FRR ? Au gouvernement, qui a déjà trop de remèdes amers à faire avaler aux français ? … ?

 

 

La rigueur budgétaire, nouvel horizon de gouvernance 

 

Il est loin le temps du paquet fiscal et du choc de confiance qui n’est jamais venu, loin le temps où l’omniprésident pérorait que son vouloir allait ramener une croissance à 3 % dans le pays, loin le temps où l’action politique se payait de mots dans un illusoire état de grâce, … Le printemps a beau pointer le bout de son nez, c’est la rigueur budgétaire qui s’est imposée comme seul horizon aux français. Le gouvernement n’a plus de grain à moudre pour faire passer ses réformes. Ce sera donc la douleur, pour un hypothétique mieux être à venir.  

 

Je remarque à propos que la presse et nos députés glosent beaucoup sur la suppression du financement étatique de la carte « famille nombreuse » de la SNCF. Horreur ma bonne dame, une carte vieille de 87 ans liquidée d’un trait de plume sur l’autel de la rigueur. L’on touche à un symbole de la France maternelle pour une mesquine économie de 70 M€… Amusant, alors que la vraie réforme serait de revoir les généreuses allocations familiales allouées sans conditions de ressources. Ainsi, les bourgeoises familles nombreuses peuvent bénéficier d’un retour sur la solidarité fiscale, tandis qu’elles chassent la niche et investissent pour défiscaliser. Il en va de centaines de millions d’euros publics qui vont dans des poches déjà bien garnies, pour soutenir la natalité. Mais on ne va pas fâcher les associations familiales, lobby influent pour l’intérêt de nos beaux quartiers. La suppression du financement de la carte famille nombreuse est un hochet, une illusion d’économie. Les pauvres prendront moins le train, les riches disent merci d’avoir été épargnés par la « vraie » réforme. Les français ont le président de droite bling-bling qu’ils méritent ;-)

 

Le manque de justice sociale dans l’application des réformes gouvernementales risque de braquer les français. Les lycéens et les profs dans la rue, les hospitaliers qui suivront bientôt, les handicapés, les retraités, … la cohorte des batteurs de pavés va s’allonger. Moi de mai, joli moi de mai, qu’avril échauffe de défilés bigarrés…

 

 

 

Jeu de rôles à l’UMP sur l’environnement, NKM en fausse victime

 

Le Grenelle de l’environnement, qui avait entamé une prise de conscience dans les corps sociaux, s’essouffle dans les débats des COMOP (Comités Opérationnels) où les lobbys sont à l’œuvre, alors même que la loi pourra encore être rabotée. Bref, la France exemplaire est sans doute à ranger au rayon des artifices de campagne, l’écologie est difficilement soluble dans le programme UMP.

 

Cette semaine nous a offert le spectacle d’une Nathalie Kosciusko-Morizet, NKM égérie verte chez les bleus, qui a avalé des couleuvres transgéniques, mais c’est bon pour sa carrière. Les lobbys de l’agrochimie ont envahi le Sénat, puis le palais Bourbon, convaincu le groupe UMP, ... Acte 1er, la jolie NKM qui est une convaincue de la cause environnementale, a d’abord porté la charge avec son « concours de lâcheté » dans la majorité, qui a heurté de plein fouet Copé et Borloo. Acte 2, NKM s’excuse pour garder son poste au gouvernement. Acte 3, la majorité promet de faire un sort à l’amendement Chassaigne, tandis que le délit de fauchage d’OGM inscrit dans la loi conduira les militants du principe de précaution en prison. Acte 4, les français soutiennent NKM, même si les arbitrages du gouvernement ne lui sont pas favorables. Acte 5 et final, NNM fixe l’opinion écolo et profite de sa promotion à l’UMP, l’omniprésident de l’ouverture joue une carte verte à peu de frais politique. Monsanto et l’industrie agrochimique nationale disent merci.

 

 

Tag(s) : #chronique de la semaine
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