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Méga crise du capitalisme financier

Après la nationalisation de Fannie et Freddie la semaine dernière, la semaine du capitalisme financier américain - et mondial - a été trépidante.

Lundi, la faillite de la banque d’affaire historique Lehman Brothers et surtout la nationalisation (encore une !) du plus grand assureur américain AIG, ont entraîné d’énormes turbulences sur les marchés. « Too big to fail » AIG ? La mise sous tutelle par les pouvoirs publics d’AIG visait a évité une crise systémique, elle a déclenché une méga crise de confiance, toutes les places financières du monde ont commencé à dévisser.

A méga crise du système financier, méga plan de sauvetage. L’administration Bush a annoncé vendredi, le rachat des créances douteuses des banques américaines avec de l’argent public. Si personne ne sait encore évaluer le montant de ces créances pourries, d’aucuns estiment que les contribuables américains vont être ponctionnés de plus de 1000 milliards de dollars avec ce nouveau méga plan de sauvetage (qui doit encore être avalisé par le Congrès).

Lehman Brothers aura été sacrifié « pour l’exemple », presque pour rien. Si le Trésor américain a lâché cette banque - en n’intervenant pas - pour que les acteurs économiques « assument » leur responsabilité. Par la suite, la crise était devenue trop grosse pour laisser la « super bulle » financière éclater. Wall Street a été sauvé in extremis par une nationalisation des créances pourries. Par essence, le capitalisme américain privatisait les bénéfices. Avec la crise, maintenant, il mutualise les pertes chaque semaine plus énormes.

Cette méga crise va nous faire changer de paradigme financier. L’intégrisme du marché pour l’idéologie du laissé faire sans régulation, c’est fini, ça mène à la banqueroute généralisée. J’estime que cette crise financière de 2008, est aussi importante que la chute de l’empire soviétique. Ses répercussions politiques et sociales seront immenses. CEtte crise va faire naître et générer un nouveau paradigme de gouvernance économique mondiale. Les cadors de la créativité financière vont en rabattre, ils n’étaient que des bonimenteurs au royaume de panurge. Un nouveau système financier est à inventer, où la folle tyrannie du capitalisme financier aura disparue, au moins pour un temps.

 

Rupture avec le Grenelle de l’Environnement : la fiscalité verte attendra

Le Grenelle de l’Environnement n’est pas une victime collatérale de la méga crise du capitalisme financier, juste la victime du manque de conviction écologique de Nicolas Sarkozy. L’omniprésident a tranché, la fiscalité verte attendra. Il n’y aura pas d’extension du bonus/malus, dans une période où le pouvoir d’achat est en berne et la bourse déprime.

La lutte contre le changement climatique peut attendre, l’urgence écologique n’est pas si impérieuse devant l’urgence économique. Les conservateurs ont gagné ! NS leur a donné raison dans son arbitrage contre l’application des mesures prônées par Borloo. Après avoir mis la société française devant ses responsabilités, fait la pédagogie des enjeux et des défis, le Grenelle de l’Environnement est abandonné, lâché, trahi par celui qui l’avait initié.

Fallait s’y attendre, sans doute. Avec le Grenelle, l’omniprésident bling-bling avait fait un coup de com verte, rien de plus. A l’heure de prendre les premières décisions qui impactent, qui pourraient amorcer une évolution vers une croissance plus verte, inciter le consommateur à acheter des produits moins polluants et les industriels à les fabriquer, on revient à l’orthodoxie droitière. On décide de ne rien faire, de ne rien décider, l'ancienne économie qui pollue n'est pas si mal. L’urgence écologique n’est plus si impérieuse, quelques mesurettes peu coûteuses vaudront mieux qu’une réorientation de notre économie pour une croissance verte, ce saut dans l'inconnu. Le Grenelle de l’environnement est mort ou presque, ce vendredi 19 septembre.

 

Marseille Capitale Européenne de la Culture 2013

Soutenant la candidature de Marseille comme Capitale Européenne de la Culture 2013, j’ai été très heureux que la ville soit désignée lundi, préférée à Bordeaux, Lyon et Toulouse.

Une lecture « strictement » politique m’avait fait deviner ce résultat depuis mars. Lyon et Toulouse étant des villes dirigées par les socialistes, elles étaient presque hors concours. Bordeaux étant dirigé par Alain Juppé, adversaire potentiel de NS au sein de la famille de droite pour 2012, cela aurait été un trop beau cadeau. Restait Marseille, qui avait sauvé la face de l’UMP aux dernières élections municipales, qui est un des cœurs de l’Union pour la Méditerranée chère à l’omniprésident. Marseille, le seul choix politique français possible pour cette candidature.

Bien entendu, la grille de lecture politique n’est qu’une face du prisme décisionnel. D’autres faces avançaient des arguments tangibles, pour présider au choix de Marseille comme vainqueur. Le dossier de candidature était solide, il associait grandement Arles, Aix, Avignon, grandes sœurs « culturelles » pour rehausser les atouts de la citée phocéenne. Les collectivités locales, villes, communauté urbaine, département et région jouait à l’unisson dans une alliance trans-partisane si rare, qu’elle mérite d’être soulignée. Marseille commence à se réveiller d’une atonique politique culturelle menée depuis trop longtemps. Le renouveau du développement économique de la ville ne suffisait pas à écrire une page d’histoire civilisationnelle, il fallait l’art et la culture pour mieux nous relier le métissage de la ville, pour que Marseille et la Provence deviennent une grande métropole urbaine de la zone euro-méditerranéenne.

Après la victoire de la candidature, reste à transformer l’essai pour que la Capitale Européenne de la Culture 2013 demeure inoubliable.

Tag(s) : #chronique de la semaine
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