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L’Allemagne et la communauté internationale ont le plaisir d’annoncer la naissance d’IRENA, l’International Renewable Energy Agency, née ce 26 janvier 2009 à Bonn. Un bébé de 75 pays signataires, qui attend les USA, le Japon, la Chine et l’Inde à bras ouverts, mais aussi le Royaume-Uni et bien d’autres.
L’Irena est la première organisation internationale qui vise à titre principal, à mettre en commun des compétences mondiales pour développer les énergies renouvelables. La France a finalement signé le texte fondateur d’IRENA, rejoignant l’Allemagne, le Danemark et l’Espagne qui avaient poussé depuis de longue date ce projet d’agence internationale. L’Allemagne surtout, qui ne cache pas que cette agence sera un outil dont bénéficiera son industrie, qui est en pointe en la matière.
L’objet principal d’IRENA est d’offrir des conseils aux pays sur la manière d’atteindre une part d’énergies renouvelables plus élevée dans leur bilan énergétique, et de promouvoir des mécanismes financiers et des transferts de technologies, notamment vers les pays en voie de développement. L’IRENA n’est pas un distributeur de subventions, mais un outil multilatéral pour accélérer l’émergence des énergies vertes, partout sur la planète.
L’agence aura un budget annuel de 25 millions de dollars, pour commencer à travailler. Il y aura beaucoup de discussions/négociations d’ici juin, où seront dévoilés la ville du siège de l’agence et le nom de son directeur général. Beaucoup de pays de proposent pour accueillir IRENA, l’Allemagne, l’Espagne et le Kenya, … Perso, je parierai sur Bonn. Et si c’était un autre pays, le DG sera allemand. Le site internet de l’Agence est déjà hébergé par le gouvernement fédéral allemand, qui édite même une brochure de présentation d’IRENA en français. Quand on voit la liste des pays signataires, cette agence semble au service des pays du Sud.
L’heureuse surprise est bien évidemment de voir la France parmi les signataires, il semble que le pays fasse une véritable conversion aux énergies renouvelables, abandonnant la monoculture atom’cratique. Une rupture en forme d’ouverture, à saluer.
L’agenda de naissance d’IRENA est heureux. Car même si les USA n’ont pas encore rejoint les membres d’IRENA, le 26 janvier, Obama faisait des annonces importantes pour l’environnement et l’énergie, en rupture complète de la politique de Bush. Il a montré qu'il plaçait le changement climatique au cœur de sa réflexion stratégique, pour « transformer le moment de péril en moment de progrès ».
IRENA, un machin de plus ? Oui et non. L’énergie atomique avait son agence internationale. L’Agence Internationale de l’énergie promouvait un cocktail lourdement chargé en carbone (fuel, gaz, charbon) avec un zest d’atome, et d’efficacité énergétique pour les vœux pieux. L’AIE n’était que depuis fort peu de temps, et très modérément, favorable aux énergies renouvelables. Alors, une agence internationale entièrement consacrée aux énergies renouvelables, ça ne peut qu’être mieux pour faire plier plus vite les lobbys du carbone et de l’atome. Il en va également de la solidarité énergétique internationale.
Souhaitons une belle et intense vie à IRENA, au service des gouvernements et de la lutte contre l’effet de serre. Qu’avec elle, 2009 inaugure un virage mondial vers le développement massif et accéléré des énergies renouvelables. Il était temps, même si cela ne suffira pas, sans un effort aussi important dans l’efficacité énergétique.