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Lancée par l'intersyndicale au grand complet (CGT, CFDT, FO, CFTC, CGC, FSU, Unsa, Solidaires), la grève « unitaire » de ce 29 janvier est soutenue par plus des 2/3 des français, selon les récents sondages. Que 7 français sur 10 soient favorables à la contestation, cela témoigne de l’atmosphère de défiance vis-à-vis de l’exécutif et de l’omniprésident.

Bien entendu, cela pourra paraître « bizarre », alors que c’est la crise financière qui est à l’origine de la gigantesque panne économique que nous vivons, que ce soient principalement des agents des services publics qui se mobilisent. Mais cela fait parti de l’exception culturelle française, où se sont les plus « protégés » qui jouent le rôle de vigie sociale. La démocratie sociale française est tellement pauvre, que les syndicats sont principalement cantonnés à des bastions dans la fonction publique. Comme si le « collectif » avait été bouté hors du secteur privé, où les salariés sont pris dans une logique individualiste…

 

Une grève par procuration, sans nul doute. Je fais parti de cette majorité silencieuse des 2/3, qui voudrait siffler l’arrêt de jeu, et donner un carton rouge à l’omniprésident pour sa politique de gribouille narcissique. Avant la crise, il a tout donné aux riches (paquet fiscal) en promettant des réformes qui allaient libérer l’économie française. En arrosant par le haut, le pouvoir d’achat était sensé progresser en bas, vaste fumisterie de la redistribution libérale. La crise venue, il fustige maintenant le capitalisme financier, tout en arrosant les banques d’argent public, pour que leurs actionnaires palpent leurs dividendes plutôt que de les réinvestir en fonds propres. Avant ou après la crise, avec Sarkozy, il est toujours question de privatiser les bénéfices et de mutualiser les pertes.

 

Bien entendu, alors que la tempête économique va meurtrir le tissu social et économique, il conviendrait de se serrer les coudes, de relever les défis qui s’offrent à nous dans l’unité nationale. Mais cette unité est impossible, avec un omniprésident qui court-circuite le dialogue social. Impossible quand il bouscule la démocratie en heurtant la séparation des pouvoirs : législatifs, judiciaires et médiatiques. Si l’exercice préféré de l’omniprésident n’était pas de saper toute forme de contre-pouvoir, on pourrait parler d’unité, s’essayer à l’exercice. Son passage en force méthodique et permanent devient contreproductif pour la réforme. Il n’exaspère pas seulement l’opposition, mais inquiète les français, abandonnés aux caprices et tocades d’un autocrate. L’unité suppose le sens de l’intérêt général, un sens qui a quasiment disparu de la gouvernance depuis mai 07. Nicolas Sarkozy n’a le sens que d’un seul intérêt : le sien !!!

 

Alors, même par procuration, je soutiens cette grève du 29 janvier. Il est temps d’envoyer un signal politique fort au Château. Oui, les français sont des régicides, l’histoire en témoigne. L’omniprésident devrait en tenir compte dans la conduite des affaires de la France, sous peine d'avoir un printemps agité.

Tag(s) : #Politique
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