Malgré la déception d’Hopenhagen, enfanter un monde nouveau

Gueule de bois climatique, ce samedi matin 19 décembre 09, au lendemain de l’échec du sommet de Copenhague. Sauver la planète à moins d’importance que sauver les banques, aussi, les grands de ce monde ne se sont engagés à rien ou presque pour lutter contre le changement climatique... Rendez-vous pour un nouveau sommet « climat » à Mexico fin 2010, avec une rencontre à Bonn à mi parcours. S’il y a un diagnostic partagé sur le changement climatique et ses causes humaines, il n’y a pas eu d’accord pour s’engager à remédier aux causes, pour faire évoluer le logiciel civilisationnel. Trop douloureux pour certains qui préfèrent regarder demain avec la tête dans le sable, le « business as usual » plus fort que l’intérêt général planétaire… "Hopenhagen", le port de l'espoir aura sombré au cœur de l’hiver 2009, sans fleur ni couronne…

Obama y aura laissé son aura planétaire, il n’est que le président des états unis égoïstes d’Amérique, qui n’assume pas la charge de ses responsabilités climatiques. Les chinois n’auront pas pris les leurs, voulant préserver leur avantage compétitif pour faire tourner les usines du monde. L’Europe, le Japon, le Brésil, …, malgré leur bonne volonté, partagent le déshonneur global qui recouvre ce sommet.

Comment dépasser ce déshonneur de nos élites mondialisées ? Comment réagir en tant que citoyen de base ? Comment donner sens et valeur à l’engagement personnel, à l’action locale contre le changement climatique, si nos élites refusent d’engager les macro-réformes pour faire évoluer notre économie carbonée ? Oui, agir soi même est nécessaire, mais complètement vain si le plus gros pollueurs du monde restent en dehors de l’effort global. Alors ?

Se dire que ce n’est que partie remise, que de la prise de conscience réelle à la décision globale et contraignante, il faut laisser passer encore un an. Un an pour agir, pour mettre une pression mondiale sur le « guy » de la maison blanche. Il faut que la question climatique devienne la pierre angulaire de nos relations diplomatiques avec les USA, qu’elle pèse dans le deal avec la 1^ère honteuse puissance mondiale. Il faut compter sur l’influence grandissante des ONG, de la synergie des effets de réseau… L’Europe et ses pays, le Japon, le Brésil, … ne doivent pas relâcher la pression et mettre en œuvre leurs engagements climatiques, malgré l’échec de Copenhague. Ils n’en seront que plus crédibles et plus forts à Mexico. Il faut forger de nouvelles alliances et solidarités, entre volontaires pour instaurer le green new deal.

La lutte écologique est une habituée de la patience et de l’opiniâtreté, c’est un combat où tout reste à faire. Elle a gagné les opinions publiques européennes il n’y a pas si longtemps. Notre personnel politique a recyclé la thématique et se paye le plus souvent de mots. Alors, s’il faut un an de plus pour un accord mondial, l’engagement local continue, plus que jamais. Il nous faut enfanter ce monde nouveau décarboné, ici et maintenant ! Malgré la déception d’hopenhagen, notre responsabilité reste entière et ce monde nouveau le seul espoir accessible…