Politique de l’émotion et de la peur, démagogie sarkozienne…

5 ans, c’est long. Il nous reste un peu moins de 15 mois à purger, enfermés dans la bulle démagogique que gonfle chaque jour d’avantage notre président, Nicolas Sarkozy. Ce qu’il y a de grave en cette fin de mandat, c’est que le président est complètement déconnecté de la réalité. Ses virées hebdomadaires ne sont que des passages éclair au milieu de villages Potemkine, les manifestants gardés hors de vue de sa majesté président… Au centre de sa cour, il semble avoir disjoncté et « gouverne » à l’émotion, le nez rivé sur les études d’opinion. Les trois dernières séquences qu’il a allumé en contre-feu pour masquer les échecs/fautes de son gouvernement, n’honore pas sa fonction loin s’en faut.

La montée en épingle de l’affaire Laëtitia a ulcéré la chaîne judiciaire, sans que cela n’apporte aucune solution. La défense mordicus de la trouble française, Mme Cassez condamnée au Mexique, nous a fâché avec ce pays qui aurait du être à l’honneur cette année. Enfin, la séquence qui s’ouvre sur la place de l’islam en France laïque, va continuer à stigmatiser une communauté.

Dans ces trois séquences, Nicolas Sarkozy manipule l’émotion, la peur – du multirécidiviste, de l’islamiste – avec une empathie hypertrophiée vis-à-vis des victimes – actuelles et à venir. L’émotion comme arme électorale, il ne reste que cela à l’omniprésident, alors que son mandat touche à sa fin, que ses résultats économiques et sociaux sont désastreux et que les sondages de popularité plongent dans les abysses…

Les français ne sont pas dupes, mais lui ne se rend pas compte du mal qu’il fait au pays. Décrédibiliser la justice fragilise l’autorité de l’Etat. Nos affaires étrangères n’avaient pas besoin du problème mexicain alors qui nous pataugeons au milieu de déboires au Maghreb, surtout alors que la France préside le G20. Et pour la stigmatisation des musulmans, partie visible de l’échec du multiculturalisme pointé par monsieur Sarkozy, cela va non seulement aviver des tensions au sein du pays en légitimant les idées du FN. Mais cela va également énerver/irriter les populations amies du Maghreb et du Mashreb, ce qui ce traduira par des tensions sur nos relations diplomatiques…

En trois coups de com sur l’émotion, pour tenter de reconquérir une opinion publique qui lui échappe, Nicolas Sarkozy abaisse la fonction présidentielle et ne ménage pas les intérêts du pays.

Je suis très inquiet de la séquence à venir sur la place de l’islam en France. Quand j’ai lu dans le Monde que le président était allé parler du débat sur l’islam en France au salon de l’Agriculture, j’ai d’abord pensé à une erreur de journaliste. Mais non, c’est Sarko qui a déraillé dans une nouvelle embardée à la pêche aux électeurs du FN. Dressant un parallèle entre la campagne de communication de France Nature Environnement, qui provoque l’ire des agriculteurs et le débat lancé par l’Elysée l'UMP sur l'islam et la laïcité, il a tapé sur la campagne de FNE au motif que celle-ci « est détestable car elle monte les uns contre les autres ». Ajoutant « c'est injuste et détestable… Je fais même la liaison entre ce que je dis sur l'islam et nos compatriotes musulmans. Je n'accepterai pas qu'on mette en cause nos compatriotes musulmans mais en même temps je n'accepterai pas un islam qui ne correspond pas aux valeurs de la République et de la laïcité".

Sa méthode est perverse et détestable. Car si le problème des algues vertes existe bel et bien en Bretagne à cause de l’agriculture intensive avec une concentration d’élevage de porcs, FNE ne fait que le mettre en lumière. Tandis que Sarkozy pointe les musulmans qui ne posent pas vraiment de problème en raison de leur foi au reste de la population française. Diabolique et malsaine, cette sortie au salon de l’agriculture ne fait pas avancer d’un iota le problème réel des algues vertes – ni celui de l’agriculture en général – mais elle manipule des relents racistes à des fins électoralistes… Et ça ne fait que commencer ;-(((